Le mercredi 26 mars, au lendemain de la projection du film, la cinquantaine d’élèves de cinéma du lycée l’a reçu à l’auditorium pour un débat riche autour du film et de sa conception du cinéma : dimension autobiographique du projet, choix de la caméra épaule, acteurs pour la plupart non professionnels, organisation du tournage, part d’improvisation, difficultés sur le tournage, montage, réalisateurs préférés, autant d’éléments qui ont été abordés avec enthousiasme et liberté.
Un débat animé s’est ensuite engagé sur la question du "message" d’un film : un film doit-il se limiter à délivrer un message ? (le réalisateur rejetant l’idée que son film soit un simple "message").
Franco Lolli, venu conseiller les réalisateurs en puissance, a conclu en leur disant : "Le cinéma, c’est résoudre un problème par minute. Si vous voulez faire du cinéma, il faut aimer les problèmes".
GENTE DE BIEN de Franco Lolli
SYNOPSIS
En Colombie, Eric est un garçon de dix ans à la fois brillant et ardu qui vit avec sa mère et son beau-père. Issu d’un milieu très pauvre, il est bientôt contraint de déménager en province avec sa famille mais ne cesse de se quereller avec ses parents. Sa mère décide alors de l’envoyer chez son vrai père, un homme sensible et détaché qu’Eric connaît peu. Après des retrouvailles conflictuels avec son géniteur, le garçon découvre un monde nouveau lorsque son père, charpentier de métier, l’emmène sur un de ses chantiers : le magnifique appartement de Maria Isabel...
Article Télérama :
LA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE DU 18/03/2015
« On aime beaucoup
Dans une rue de Bogotá, Eric, 10 ans, quitte sa mère, qui le confie à son père, pratiquement un inconnu. Peu de mots sont échangés, mais le regard de l’enfant, triste et désorienté, puis boudeur et rancunier, est de ceux qui scellent une belle alliance avec la caméra. Comme dans Les Quatre Cents Coups (1959), de Truffaut. La référence n’est pas écrasante pour ce premier film, réalisé avec beaucoup de sensibilité par un jeune cinéaste né en Colombie et formé en France, à la Femis.
Avec son petit Eric, qui se donne des airs de dur et pourrait vraiment devenir un voyou, Franco Lolli se place du côté de l’enfance pour regarder le monde des adultes. Chez le père, dans la dèche, tout est trop petit, misérable. Eric l’accompagne chez une grande bourgeoise, Maria Isabel, pour qui il fait des travaux de bricolage. Et là, tout est grand, beau, bien trop. Comme dans la villa où la famille de Maria Isabel se réunit à Noël. Autour de la table, on dit des neuvaines : « Soutien du faible, secours du malheureux, consolation de l’affligé. » Faire le bien, en soutenant le malheureux Eric, n’est pourtant pas simple...
La peinture sociale est forte, confrontant avec franchise le monde des pauvres à celui des riches. De même, le thème chrétien de la charité est abordé sous un angle critique, inattendu. Mais, tout en affirmant un regard mature, Franco Lolli garde un rapport affectif avec ses personnages. C’est leurs blessures secrètes qu’il raconte. Leur besoin d’un lien, leur pudeur à dire leur amour ou leur besoin d’amour. Des sentiments forts, cruciaux, qui donnent à ce film dépouillé et discret une résonance impressionnante. » — Frédéric Strauss
Bande annonce sur le site de Télérama :
http://www.telerama.fr/cinema/films/gente-de-bien,492025.php
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