Le prix bénéficie chaque année du soutien d’un écrivain reconnu qui en assure la présidence . Se sont succédés à cette tâche : Orion Scohy(lauréat 2006), Martin Page, Serge Joncour, David Foenkinos, Pascal Dessaint, Lydie Salvaire. En novembre , Jean Rouaud, lauréat du prix Goncourt en 1995 pour son livre Les Champs d’honneur et auteur d’une œuvre importante qui déborde les frontières du roman, est venu participer au lancement de l’édition 2013/2014 a et rencontré les élèves des différents lycées participant au prix, de Nogaro mais aussi de Condom et de Mirande.
Chaque année, une vingtaine de premiers romans venant de sortir sont soumis à un comité de lecture formé des membres adultes de l’association (Françoise Corbel, libraire à Eauze, Jean Luc Dupouy , président des Dits de L’Osse et Marie Péres , bibliothécaire à Nogaro ) et d’une quinzaine de lycéens volontaires. Après accord des auteurs, ce comité propose finalement une sélection de cinq ouvrages.
Pendant plusieurs mois, lycéens et adultes lisent et font tourner les romans en compétition. L’édition 2013/ 2014 a opposé La Maladie du roi de Carisey Christian, Les Voyages de Daniel Ascher de Lévy-Bertherat Déborah, Un buisson d’amarante de Sarrault Adrien, La Fabrique du monde de Van Der Linden Sophie et Les Mutilés de Vic Marianne. Les livres sont disponibles dans les établissements, à la librairie Corbel à Eauze et à la bibliothèque municipale de Nogaro qui sont partenaires de la manifestation. Elle est aussi relayée par d’autres librairies et les bibliothèques du département du Gers. L’objectif est de toucher un public le plus large possible.
Le grand moment vient au mois de mai : les délibérations des différents jurys et l’attribution du prix.
Malheureusement, le président du jury de la dernière édition, Jean Rouaud, n’a pas pu arriver à temps pour le vote à cause des grèves dans les transports. Cette année, plus d’une soixantaine de lycéens de Nogaro ont participé au prix, à peu près un quart des effectifs de l’établissement, essentiellement des premières et des terminales mais certains élèves de seconde sont volontaires et, souvent, sont tellement passionnés qu’ils poursuivent l’aventure tout au long de leur scolarité au lycée. Malgré le nombre de participants, le médiateur essaie que le plus possible de membres du jury puissent prendre la parole. Tous les romans sont à égalité au départ : ce sont tous des premiers romans ; il n’y a pas de notion de succès ou de renommée de l’auteur qui puisse fausser les débats. Après plusieurs tours de scrutin, Sophie Van Der Linden a été élue lauréate de l’édition 2014 du « prix Jeune Mousquetaire du Premier Roman » pour La Fabrique du monde.
Le lendemain a lieu la remise officielle du prix : un chèque de 1000 euros est offert au lauréat par la commune de Nogaro. Le « prix littéraire Jeune Mousquetaire du premier roman » a acquis au fil des années une certaine notoriété dans le monde de l’édition. C’est chaque année un moment émouvant que la rencontre de romanciers « débutants » avec leur jeune public, le contact avec des lycéens, leur intelligence et leur enthousiasme. Des liens se tissent, des vies de lecteurs - et, qui sait, d’auteurs - se dessinent. Un auteur, c’est une personne , une personnalité ; la littérature s’incarne.
Il y a aussi des moments émouvants : Sophie Van Der Linder confie qu’adolescente une tante lui a offert Les Champs d’honneur qui venait d’obtenir le prix Goncourt et c’est ce roman, le premier de Jean Rouaud, qui a provoqué un choc et est à la base de sa propre vocation d’écrivain. C’est donc pour elle significatif en terme de transmission de recevoir le prix des mains de cet auteur.
Le prix littéraire du « Jeune Mousquetaire du premier roman » va aborder ses 10 ans lors de la prochaine édition. Ce sera une année importante. Outre le président du jury, de nombreux auteurs, Martin Page, Alain Guyard seront invités. Éric Busson veut multiplier et favoriser les rencontres entre les auteurs et le public, scolaire et adulte.
Ce sera une occasion de soutenir l’initiative des lycéens et de leurs professeurs et de faire mentir ceux qui disent que les jeunes – et les moins jeunes- ne lisent pas.
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