Veuillez trouver ci-dessous le programme de Doc non Stop qui va nous permettre mercredi, jeudi et vendredi prochains de réaliser avec vous un parcours cinématographique aux différentes échelles de formation et d’aboutissement dans des cadres spécifiques : Lycées, université, association d’éducation populaire, école de journalisme… Ce panel sera complété en soirées par une approche du cinéma d’Alain Cavalier proposé par l’auteur de l’ouvrage « Alain Cavalier, filmeur », Amanda Roblès.
Nous vous invitons nombreux tant en journées qu ‘en soirées à nourrir ces projections des échanges qui suivront.
L’infidèle fidélité au réel
…La limite entre fiction et documentaire est moins évidente qu’il n’y paraît. Le documentaire est loin de n’être qu’un reflet symétrique de la réalité. En enregistrant le réel, le cinéaste opère une sélection, il laisse dans l’ombre (le hors-champ) toute une part de la réalité. Il procède à un choix de personnages (en fonction de ses intentions et d’un équilibre narratif), d’axes de caméra, de découpes au montage, etc. Ce qui pousserait à penser que par principe, nous ne pouvons pas considérer comme réelle une scène que l’on voit en images et qu’un documentaire serait inévitablement une fiction. « En réduisant une action à deux ou trois heures, explique Frederick Wiseman, on élimine tout le fardeau de l’ennui (…). Par exemple, quand j’ai tourné Hospital, il y avait des jours où il ne se passait rigoureusement rien, et puis, tout à coup, se présentaient toutes sortes d’événements (…). Finalement, le film montre plus ces événements-là que la longue période où il ne se passe rien…
Il y a toujours distorsion, le film documentaire reste une fiction du réel, l’infidélité est inévitable. Inversement, si la fiction repose sur des éléments inventés elle se fonde sur des événements réels et poursuit le même objectif, raconter la condition humaine avec les moyens du cinéma.
…Aucun critère utilisé pour distinguer la fiction du documentaire ne tient, pas même celui du non-récit (la construction du sens passe par une narration même minimale), et pas davantage le critère de l’absence ou présence de l’acteur (les personnages du réel jouent un rôle et les acteurs puisent dans leur expérience personnelle de quoi faire vivre un personnage).
Il existe d’abord un art, le cinéma, qui mêle réalité et imaginaire, et rend caduque et inefficiente la distinction entre documentaire et fiction. Le « documentariste » serait d’abord « cinéaste », créateur de cinéma au lieu de fabricant de documentaires, et ses films relèveraient du champ artistique, et non du champ journalistique. C’est ainsi que peut se comprendre le propos d’Agnès Varda dans son film Murs-Murs, qui évoque avec poésie le mouvement incessant qu’elle provoque entre réalité et imaginaire :
« je voudrais traquer la réalité jusqu’à ce qu’elle devienne imaginaire, reprendre l’imaginaire et me servir de la réalité, faire de la réalité, revenir à l’imaginaire. » (Murs-murs, Real. Agnès Varda, 1980)…
Yann Kilbnorne-
Horaires & Intervenants
Mercredi 13h30/17h 17h30/19h30
ENSAV (Ecole Nationale Supérieure d’Audiovisuel de Toulouse)
Lycée Professionnel Agricole de Mirande
Lycée Professionnel Agricole de Riscle
20h45/23h
Carte blanche à Amanda Robles : Cavalier express huit films courts d’Alain Cavalier
Jeudi 11h30/12h30 14h/17H 17h30/19h30
ENSAV (Ecole Nationale Supérieure d’Audiovisuel de Toulouse)
Lycée PMF Vic en Bigorre
Lycée Jean Monnet Vic en Bigorre
Parlem TV
20h45/23h
Carte blanche à Amanda Robles : IRÈNE d’Alain Cavalier
Vendredi 10h30/12h30 14h/17H 17h30/19h30
Lycée PMF Vic en Bigorre
Lycée Jean Monnet Vic en Bigorre
Parlem TV
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